Bonjour mes cher⸱e⸱s CHEF[FE]S,
Quelle impression étrange en ce vendredi 1er septembre non ? C’est un mélange de fin et de début : fin de la semaine, fin de l’été et début du mois de septembre, mois de la rentrée et de l’automne.
Pour fêter ce bazar, un nouvel épisode de CHEF[FE]. Je reçois Margaux Hammer, la fondatrice du Curiosity Club qui œuvre pour l’égalité entre les hommes et les femmes, en entreprise et plus largement dans la société. 👏
En tant que femme, cette cause me tient évidemment à cœur et le travail que fait Margaux sur ce sujet est formidable. Je vous invite à écouter l’épisode et à découvrir leurs actions. Vous comprendrez que l’égalité entre les hommes et les femmes est avant tout une préoccupation humaniste plus que féministe.
Et vous mettre dans le bain, j’avais envie de vous poser une question : êtes vous féministe ?
J’ai posé cette question autour de moi à 10 personnes (bon petit panel mais quand même) : 8 n’étaient pas vraiment à l’aise avec ce terme.
Alors j’ai décidé de vous explique mon cheminement de ces 10 dernières années pour clamer aujourd’hui haut et fort : Oui, je suis féministe. (et vous aussi !)
Belle lecture et bon week-end !
Sophie
1. Le choc en réunion
J’ai grandi dans une famille où on ne fait pas de différence entre les hommes et femmes. Certaines spécificités genrées persistent : les hommes lavent la voiture et les femmes lavent le linge. Mais rien de méchant (selon moi).
Par chance, les personnes que je rencontre durant mes études poursuivent cette vision du monde égalitaire et je continue naïvement ma route jusqu’à mon diplôme.
Jusqu’à mes 24 ans, je n’ai donc pas tout compris au combat féministe.
Jusqu’à mes 24 ans et une rencontre avec un certain Charles. 😖
Charles n’est ni mon chef, ni mon collègue, ni mon client. Il est juste un gars plus âgé que je croise en réunion pendant 1h.
Eh bien en 1h, j’ai rattrapé 24 ans d’ignorance de sexisme : il m’a humiliée publiquement, m’a attaquée sur mon âge, mon physique, mon genre. Tout y est passé.
Je suis restée bouche bée. Prostrée. Souillée.
Après avoir pleuré de honte et de colère, je me suis faite la promesse que plus personne ne me traiterait de la sorte.
2. Briser le silence
J’aurai dû en parler. Mais je ne l’ai pas fait.
Parce qu’il était évident que le problème venait de moi n’est ce pas ?
Sinon ce fameux Charles aurait aussi été odieux avec les autres. Et si son comportement n’avait pas été justifié, les autres autour de la table auraient réagi non ?
J’ai compris des années plus tard que :
je n’étais pas la seule à avoir subi des humiliations publiques,
le problème ne vient pas de moi,
les gens sont lâches.
C’est en discutant avec des femmes qui témoignaient de certains comportements inappropriés que j’ai pris conscience de ce que j’avais vécu.
J’ai aussi pris conscience que j’avais eu beaucoup de chance dans ma vie de ne pas avoir rencontré beaucoup de “Charles” car bien sûr certaines ont vécu bien pire et bien plus souvent.
Les femmes m’ont alors expliqué l’importance de parler : de sexisme, d’inégalité, d’injustice. Car ne rien dire, c’est apporter son consentement à des dysfonctionnements sociaux. Même si on n’obtient pas gain de cause, il faut parler.
3. Lire
La dernière étape de la “transformation” s’est opérée en plusieurs années au grés de mes lectures. Lire est absolument nécessaire pour comprendre l’histoire des femmes, l’évolution de la place qui leur a été faite dans la société, les avancées et les reculades.
Bref, la lecture, ça permet d’avoir un regard macro, de mettre des mots, d’éclairer ce qu’on ne voit pas ou plus.
Par exemple, savez-vous que seulement 6% des rues en France portent un patronyme féminin ? > "Maintenant que vous le dites, c’est vrai que …”
Savez-vous que le baccalauréat est un diplôme mixte seulement depuis 1924 ? (Grosse fiesta en terminale l’an prochain !)
Avec le temps je me suis intéressée à l’écologie et j’ai compris qu’écologie et féminisme = même combat contre la domination.
Le combat n’est pas contre les hommes mais contre celles et ceux qui dominent… bon il s’avère que ce sont souvent des hommes, blancs, riches. Mais pas toujours.
Et ce qui est sûr c’est que des hommes qui sont contre la domination : il en existe beaucoup aussi. Mais ils n’osent pas trop en parler et ils ne se sentent pas souvent concernés.
Alors maintenant je dis et pense et explique pourquoi : Oui, je suis féministe, et je pense que vous l’êtes aussi.
Oui, pour un monde harmonieux, où les hommes et les femmes (et les autres) ont les mêmes droits, les mêmes devoirs, les mêmes opportunités, ont droit au respect de la même manière, sont valorisés pour leurs talents respectifs, s’aident mutuellement, s’écoutent, s’aiment et protègent la planète ensemble.
C’est bisounours ? peut-être mais c’est mieux que l’inégalité, l’injustice et la guerre non ?
Je vous souhaite de lire de la littérature féministe, mon mari s’y est mis : il adore !
PS : si vous avez besoin de reco, écrivez-moi !
PS 2 : si vous avez des reco, écrivez-moi !
Oui je suis féministe ! Mais ce Charles me rappelles quelques Charles que j’ai croisé